Les « différents types » d’accouchement : pistes de réflexion
Quand on pense au jour J, on imagine souvent accoucher en maternité, par voie basse (avec péridurale ou non) ou par césarienne. Peut-être parce que la maternité est le lieu pour donner naissance qui est le plus majoritairement mis en avant. Même chose pour la péridurale qui semble être proposée comme l’unique solution pour atténuer la douleur.
Je précise qu’il s’agit d’une constatation personnelle mais partagée par d’autres parents avec qui j’ai pu discuter.
En réalité, il existe d’autres lieux pour accoucher et d’autres solutions pour diminuer la douleur lors de l’accouchement. Cet article vous les résume pour vous donner des pistes de réflexion.
Évidemment, pour la plupart de ces options, la condition principale est de présenter une grossesse sans risque. De plus, même dans le cas où tout irait bien, toutes ces pratiques ne sont pas forcément accessibles facilement. Le but de cet article sera donc aussi de pouvoir référencer des maternités et lieux qui pratiquent tels ou tels « types » d’accouchement.
Sommaire
I – Choisir le lieu d’accouchement
1. Accouchement en maternité
Maternité de type I
Maternité de type II
Maternité de type III
2. Accouchement en plateau technique
3. Accouchement accompagné à domicile
Répertoire sages-femmes (AAD et plateau technique)
4. Accouchement en maison de naissance
Liste de maisons de naissance
II – Accouchement par voie basse ou césarienne : des choix possibles ?
1. Accouchement par voie basse : physiologique ou non
2. Accouchement par césarienne : toujours dans l’urgence ?
III – Solution pour atténuer les douleurs de l’accouchement
1. Accouchement dans l’eau
Liste de maternité (accouchement dans l’eau)
2. Accouchement sous acupuncture
3. Accouchement sous hypnose
4. Accouchement avec gaz hilarant
Quiz
Choisir le lieu d’accouchement
Accouchement en maternité
C’est effectivement le lieu le plus classique où accoucher. Que ces maternités soient publiques ou privées, elles sont classées en trois types :
Maternités de type I
Elles accueillent en général les grossesses à bas risques. Ces maternités peuvent également gérer les urgences ; la maman et le bébé sont transférés ensuite dans un établissement plus adapté.
Maternités de type II
Elles répondent à des grossesses qui présentent ou peuvent présenter des pathologies modérées et donc nécessiter une surveillance particulière.
Les maternités de type 2A : elles prennent en charge les prématurés de plus de 32 SA.
Les maternités de type 2B : elles possèdent en plus une unité de soins intensifs.
Maternités de type III
Elles sont équipées pour accueillir les pathologies maternelles et fœtales les plus lourdes, possèdent un service de réanimation néonatale et prennent en charge les prématurés de moins de 32 SA.
Accouchement en plateau technique
L’hôpital peut mettre à disposition des sages-femmes agréé.e.s une salle équipée pour l’accouchement. Cela vous permet d’accoucher dans un lieu médicalisé, avec une sage-femme que vous connaissez, qui vous connaît et qui vous a suivie tout au long de votre grossesse.
L’option plateau technique n’est accessible que pour les patientes à bas risques et l’accouchement se déroule sans péridurale. Si tout s’est bien passé, vous pouvez rentrer chez vous quelques heures après avoir accouché (cette option diffère d’un établissement à l’autre).
Cependant, peu de sages-femmes sont autorisé.e.s à réaliser des accouchements en plateau technique et le nombre de places est assez limité.
Je ne peux que vous encourager à contacter le plus tôt possible les maternités proches de chez vous pour :
– savoir si un plateau technique est mis à disposition
– si on peut vous recommander des sages-femmes
– quelles sont les démarches à suivre.
Accouchement accompagné à domicile (AAD)
En France, on peut faire le choix d’accoucher chez soi. En 2019, 2000 naissances ont été accompagnées à domicile (soit 0,14% des naissances).
L’accouchement accompagné à domicile (AAD) est encore aujourd’hui très difficile d’accès en France (seulement 88 sages-femmes accompagnent des naissances à domicile) et malheureusement trop peu proposé aux familles qui pourraient vivement souhaiter cette alternative. Je suis partisane des choix éclairés. Selon moi, il incombe aux parents de faire leur propre choix à condition que tous les risques et bénéfices aient été clairement exposés. À savoir que plusieurs critères sont à évidemment à remplir : être en bonne santé, avoir une grossesse sans complication et avoir un accouchement sans risque de prématurité. La maternité la plus proche doit également être située à moins de 30 minutes. D’autres critères sont imposés et propres aux sages-femmes qui pourraient vous accompagner.
Pour plus d’information, je vous redirige vers cet article très complet et vers ce site d’information.
Répertoire des sages-femmes pratiquant l’AAD et accouchement en plateau technique ici (mis à jour très régulièrement, dernière MAJ connue en octobre 2020). Merci à Madame Sophie Lavois pour ce fabuleux travail de répertoriage !
Accouchement en maison de naissance
Les maisons de naissances sont des lieux gérés par des sages-femmes où on peut effectuer son suivi de grossesse mais également accoucher. L’avantage est de bénéficier, comme pour l’option plateau technique, d’un accompagnement global par la sage-femme que donc vous connaissez et qui donc vous connaît. Vous allez pouvoir préparer étroitement avec elle votre accouchement. À savoir que celui-ci ne pourra être que physiologique (dans le cas contraire, la patiente est transférée dans un autre établissement). La grossesse doit évidemment être considérée comme étant à bas risques.
Pas d’hospitalisation non plus sur place, si tout va bien vous pouvez rentrer chez vous quelques heures après l’accouchement.
Liste des maisons de naissance* :
CALM – 12 ème arrondissement de Paris (75, Île de France)
Parentheiz – Rennes (35, Ille-et-Vilaine) –
PHAM – Bourgoin-Jailleu – Bourgoin-Jailleu (38, Isère)
La maison – Grenoble (38, Isère)
Un nid pour naître – Nancy (54, Meurthe et Moselle)
Doumaïa – Castres (81, Tarn)
*Informations trouvées ici
Accouchement par voie basse ou césarienne : des choix possibles ?
Accouchement par voie basse : physiologique ou non
Un accouchement dit physiologique est définit comme un accouchement qui débute de manière spontanée, entre la 37 SA et 41 SA, et qui n’aura pas nécessité d’intervention médicale (ou alors réduite à son minimum) comme pose d’une péridurale, rupture artificielle de la poche des eaux, épisiotomie, utilisation de forceps, etc.
Un accouchement par voie basse n’est donc pas forcément considéré comme un accouchement « naturel » mais un accouchement physiologique se fait forcément par voie basse.
Peu importe si on choisit d’avoir un accouchement physiologique ou non, il est important de suivre une préparation à la naissance ! On n’y parle pas que de l’accouchement. On y aborde tout aussi bien la grossesse, des questions pratiques, les différentes étapes du travail, les différentes anesthésies, le retour à la maison, etc. Les accouchements par voie basse et par césarienne sont abordés ! D’ailleurs, même si on doit avoir une césarienne ou souhaite avoir recours à la péridurale (ce qui peut finalement ne pas être possible), des contractions seront à gérer. À l’inverse, un accouchement physiologique à 100% peut ne pas être possible pour des raisons médicales ou par choix. Connaître toutes les situations possibles peut permettre, à mon sens, un lâcher-prise.
Accouchement par césarienne : toujours dans l’urgence ?
C’est rare en France, mais le choix d’avoir recours à une césarienne peut être décidé par la maman (peur de l’accouchement, trauma, etc.), après discussion avec l’équipe médicale.
La césarienne peut aussi être programmée en amont lorsque l’accouchement par voie basse est contre-indiqué.
Enfin, la césarienne peut être décidée en urgence avant ou en cours de travail lorsqu’il y a un risque avéré pour la maman ou le bébé.
Solution pour atténuer les douleurs de l’accouchement
Accouchement dans l’eau
La chaleur de l’eau et ses propriétés antispasmodiques permettraient de diminuer les douleurs et de détendre les muscles et tissus (ce qui facilite le travail). Le col de l’utérus se dilate aussi plus facilement (donc moins de risques d’épisiotomies et de déchirures). Par conséquent, même sans accoucher dedans, avoir accès à un bain chaud lors du travail peut se révéler salvateur.
Et pour bébé ? En naissant dans de l’eau, en général chauffée à 37 degrés, cela lui rappelle le liquide amniotique et permet ainsi une transition plus douce.
Pouvoir bénéficier d’un accouchement dans l’eau ne peut se faire que si on respecte plusieurs critères (être en bonne santé, grossesse à bas risque, bonne position du bébé…) et si on a parfaitement conscience des risques possibles (infection, moins de temps pour l’équipe médicale d’intervenir si souci, etc.) mais atténués par une surveillance optimale.
Liste de maternité où l’accouchement dans l’eau est possible* :
– Maternité des Lilas, Lilas (93, Seine-Saint-Denis)
– Centre hospitalier de Guingamp, Guimgamp (22, Côtes-d’Armor)
– Maternité d’Arcachon, La Teste de Buch (33, Gironde) –
– Maternité Les Bluets de Paris
– Clinique de Vitrolles (13, Bouches-du-Rhône)
– Centre hospitalier de Sedan (08)
*J’ai recoupé les infos indiquées par le site magicmaman et le site parents puis vérifié sur les sites de ces différents établissements si l’accouchement dans l’eau était bien pratiqué.
Accouchement sous acupuncture
L’acupuncture peut être utilisée pour induire ou déclencher l’accouchement mais également pour diminuer les douleurs (sans avoir recours à des médicaments) et faciliter le travail. En effet, elle permet à la future maman de se détendre et de mieux gérer les contractions.
Cette méthode nécessite d’avoir effectué plusieurs séances en amont de l’accouchement pour qu’elle soit réellement efficace le jour J.
Accouchement sous hypnose
Recourir à l’hypnose lors de l’accouchement permet également de diminuer la douleur et de faciliter le travail. En effet, le but principal de l’hypnose est de permettre à la future maman un véritable relâchement et de combattre la peur qui est également responsable de la transformation de la douleur en souffrance. Vous restez totalement maîtresse de vous-même et consciente de tout ce qui se passe, mais avec sérénité.
Plusieurs séances sont également nécessaires pour se préparer (minimum 4 séances).
Un bon résumé ici
Accouchement avec gaz hilarant
Avant d’opter pour l’option péridurale, vous pouvez également essayer le gaz hilarant. C’est un gaz qui permet de surmonter la douleur des contractions grâce à son effet « planant ». Le but est de respirer ce gaz grâce à un masque que l’on pose sur son visage à chaque contraction. Cette option est sans effet secondaire pour bébé (étude présentée au congrès annuel ANESTHESIOLOGY qui se tient du 19 au 23 octobre à Orlando, en Floride (Etats-Unis).
Et vous, comment avez-vous accouché ou quel est l’accouchement que vous auriez souhaité ou souhaiteriez faire ?
Quiz : Les différents types d’accouchement
AKNA.MOOD
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